top of page
Rechercher

Naître autrement : Une histoire de naissance et de trisomie 21

Dernière mise à jour : 19 mars

Nous sommes le 30 octobre 2024, il est 16h31, je donne naissance à Inès. L'accouchement se passe très bien et de manière spontané.

Mais j'ai une émotion très étrange. Le moment où le sage femme me pose Inès sur moi j'ai un blocage. La spontaneitée soudaine de l'arrivée d'Inès (15 jours avant son terme) me laisse un goût un peu amer. J'ai une forme de nostalgie qui arrive. Je n'ai pas vu les 9 mois passer. Je voulais profiter de mon ventre, ce qui me donne la sensation de ne pas avoir été suffisamment prête. Puis surtout, je me suis mise à penser soudainement à la trisomie 21 et ça a crée en moi une angoisse.


Quand Inès est posée sur mon ventre, je cherche en priorité à regarder son visage. J'ai ce besoin de la regarder attentivement. J'y découvre une belle petite bouille d'amour avec un petit nez, des petits yeux en amande et beaucoup de cheveux. Je suis attentive sur son physique. C'est plus fort que moi, j'ai certainement le besoin de me rassurer. Elle ne pleure quasiment pas, c'est un bébé très calme et paisible.


Notre séjour en maternité se passe bien. Elle n'a pas séjourné en néonatologie, c'est une chance inouie. Elle arrive à téter (allaitement exclusif). Une chose qui est rarissime. Les personnes atteintes de cette anomalie ont une hypotonie de la langue et ces personnes peinent à déglutir. Ce n'est pas notre cas. Mais je suis toujours à la recherche des symptômes de la trisomie 21 sur elle. Je me pose beaucoup de questions.


Le retour à la maison se passe bien également. Il nous a fallut du temps pour trouver notre équilibre familial mais nous y sommes parvenus.

Cependant, j'ai vécu un post-partum très compliqué.


Durant ma grossesse, je pensais avoir fait le deuil sur l'annonce de la trisomie 21, je pensais même être prête. J'ai pris conscience que nous sommes jamais prêts. La réalité était présente à la maison. J'étais très dure avec moi-même. Je me mettais beaucoup de pression. Je voulais tout bien faire. Je voulais qu'elle ne manque de rien et je voulais surtout mettre en place les premiers suivis de son développement. J'avais peur de ne pas être suffisamment à la hauteur. J'étais complètement dans le contrôle. Je contrôlais même mes émotions.

En somme, je n'avais pas fait le deuil de notre parcours de l'amniocentèse et l'annonce de la trisomie 21. J'accumulais de l'anxiété.

Résultat, j'ai faillit y laisser mon corps. Je n'arrêtais pas de pleurer. Je voulais tout plaquer pour m'enfuir.

Je ne me reconnaissais pas. J'avais besoin d'aide.


Je me suis faite accompagner par une thérapeute. J'avais besoin qu'une personne hors de la sphère familiale m'aide à accepter notre situation. J'apprends à ce moment-là le lâcher prise et surtout l'acceptation.


Aujourd'hui, tout se passe pour le mieux. Suite à ce chamboulement, j'ai terminé par accepter notre situation et la différence d'Inès.

Je parle beaucoup en "je" car ceci a été mon vécu personnel. Monsieur y est inclu bien évidemment.


Le deuil lié à l'acceptation de la trisomie 21 peut être un processus complexe et émotionnel. Lorsqu'un parent apprend que son enfant est porteur de la trisomie 21, cela peut entraîner une forme de deuil, non pas seulement pour la perte d'une "vie idéale" ou d'une "vie sans handicap", mais aussi pour les attentes et les rêves qu'on avait pour l'avenir de son enfant. Ce deuil peut être associé à un sentiment de tristesse, de frustration, d'inquiétude pour l'avenir et parfois de solitude, car il peut être difficile de trouver des personnes qui comprennent cette expérience particulière. D'où cette importance de ne pas porter de jugement. La recherche de soutien auprès de groupes de parents, de conseillers ou de communautés en ligne peut également être bénéfique pour partager des expériences et des stratégies d'adaptation.


Ne restez pas seuls //  Nous sommes également à vos côtés !
Chaque histoire est unique et à le mérite d'être écoutée. 

 
 
 

Commentaires


bottom of page